Johanna Rüdiger, est une étudiante allemande en Erasmus à Nice pour un semestre.
Originaire d’Erlangen en Bavière, elle
étudie la chimie en master à Sophia Antipolis. A 23 ans, ce n’est pas sa première
expérience en France : elle a été à l’école maternelle et le CP en France.
Elle raconte sa vie à Nice.
Pourquoi est-ce que tu
es venue en Erasmus ?
Je me rendais compte que je
perdais la langue, et ça me donnait l’impression de perdre un peu de moi. Puis mon
université de Leipzig avait des partenariats avec Lille, Bordeaux et Nice :
Lille, j’y suis allée déjà et je voulais du soleil et la mer.
Qu'est-ce qui te plaît à Nice ?
Je suis tombée amoureuse de la
lumière ici. Et de la mer. A chaque fois que je reviens à la mer, je vois à
quel point elle m’a manqué. Mais l’administration ici, à la fac notamment, c’est
très compliqué, ça m’a vraiment marqué. Ce n’est pas du tout comme ça dans ma
fac. Et les parcs publics qui ferment ! Dans toutes les villes allemandes,
ce n’est pas comme ça, il y a toujours des places dans le gazon et peu de
grilles.
Qu’est-ce qui te
manque de l’Allemagne ?
Le pain !
La baguette, c’est bien mais tu as l’impression de manger que de l’air, et je trouve
qu’il ne se garde pas.
Quelles différences tu vois avec la vie
étudiante allemande ?
C’est très différent en effet. A
Nice, dans la vieille ville, c’est très cher. Parfois, je ne sais pas trop
où aller. Alors qu’à Leipzig, il y a plein de coins différents avec des rues
pleines de bar. J’allais à un parc qui n’est pas fermé le soir comme ici, on
peut y boire un coup.
Est-ce tu as beaucoup
d'amis étrangers ou plutôt des Français ?
Je suis plutôt avec des étudiants
Erasmus. Un peu avec des gens de Nice aussi par rapport à mon club de sport, le
kendo club de Nice, mais je ne les vois que quelques fois par semaine.
Quel regard portes-tu sur les Français ?
Les Français parlent facilement
de leur vie privée, je n’ai pas l’habitude. Dans la cantine par exemple, les
gens parlent à haute voix de choses très privées. Moi je ne pourrais jamais le
faire.
Ça fait plusieurs fois que tu viens en France, est-ce que tu as senti
que tu progressais dans la langue ? D’autant qu’en master de chimie, tu dois
parler un français technique.
J’avoue que je n’ai pas l’impression
que ça s’est amélioré. Il y a encore beaucoup de moments où je galère. Je n’ai
pas beaucoup pratiqué l’écrit, mon orthographe et ma grammaire, j’ai encore de
grandes insécurités (sic). Mais c’est difficile aussi sans professeur. Au début
j’avais des problèmes pour mon stage mais on communiquait par geste.
Est-ce que tu penses vivre ici plus tard ou y revenir en vacances ?
Revenir oui, j’aimerais. Après je
ne sais pas, je n’en suis pas encore au point où je me demande où je vais vivre.
Tiphanie Naud -Lepetitjournal.com - Mardi 26 mai 2015
Tiphanie Naud -Lepetitjournal.com - Mardi 26 mai 2015